Le roman est l'histoire de la révolte radicale d'un fils contre sa mère. En Anjou, à "La Belle Angerie", dans l'inconfortable domaine familial des Rezeau, tout est prétexte à brimades. "Folcoche" (par contraction de "folle" et de "cochonne") se venge, sur ses deux aînés, de son mariage de raison avec le pâle et faible Jacques Rezeau, qui l'a épousée pour sa dot. Les châtiments corporels succèdent aux privations, et les accusations de vol aux refus systématiques des moindres plaisirs. Le narrateur Jean, dit Brasse-Bouillon, se rebelle d'autant plus contre cette tyrannie maternelle qu'elle se dissimule sous des principes pieux et moraux. Alors que son frère Ferdinand, timoré et sournois, ne cherche qu'à ruser et transiger, Jean s'oppose ouvertement. Après une fugue, il obtient, avec l'appui de ses grands-parents, d'être placé en pension.
Le roman s'achève sur un cri : cri de défi contre la famille et la société, cri de solitude et d'orgueil. Jean qui parfois s'amusait à tuer les serpents, s'avancera désormais une "vipère au poing". Personne ne pourra plus jamais l'approcher pour l'apprivoiser.
Ce roman, en partie autobiographique, doit son succès à la vivacité cruelle de son écriture et à sa dénonciation, dans la société encore conformiste de 1948, des tares d'une certaine éducation bourgeoise et provinciale.
Vipère au poing est le premier volet d'une trilogie dont les autres volumes sont : La Mort du Petit Cheval, Le Cri de la Chouette
Vipère au Poing a été adapté à la télévision en 1971. Alice Sapritch y interprète le rôle de Folcoche dans une réalisation de Pierre Cardinal.
Incontestablement le meilleur livre de Bazin, le seul qui m'ai plu.
Je l'ai lu très jeune, mais ce cri d'enfant résonne encore dans mes oreilles.
On pardonnerait presque à Bazin d'^tre devenu l'adulte exécrable qu'il était.