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 Le Rideau, Milan Kundera

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sophie
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sophie


Nombre de messages : 308
Localisation : Marseille
Date d'inscription : 22/01/2005

Le Rideau, Milan Kundera Empty
MessageSujet: Le Rideau, Milan Kundera   Le Rideau, Milan Kundera EmptyMer 29 Juin à 14:29

La presse semble unanime pour qualifier le dernier essai de Milan Kundera de Chef d'oeuvre. Cela est assez exceptionnel pour mériter une petite présentation.
Voici donc ce qu'en dit le magasine Lire:

Qu'est-ce qu'un roman? Dans ce plaidoyer, Milan Kundera pose d'inestimables jalons.

"Milan Kundera vient de faire un immense cadeau à la littérature.
Dans un court essai consacré à l'art du roman, bijou d'intelligence et de style, l'écrivain français d'origine tchèque déchire le rideau qui voile le monde et les lettres. Pour cela, il nous entraîne en pays ami, sur les terres de Rabelais et de Cervantès, de Flaubert et de Stendhal, en compagnie de García Márquez, de Fuentes, de Robert Musil, d'Homère.

Mais quel est donc ce rideau que Kundera entend détruire? Celui de la préinterprétation. Il s'agit d'un voile terrifiant, tissé de pseudo-vérités. Il encrasse l'esprit comme autant de poussières et fonctionne telle une pensée magique. Le drame, avec les rideaux, c'est qu'ils finissent par se fondre dans le paysage à la manière de masques confortables. On ne les remarque plus, on ne s'en soucie plus. Et il faut, nous dit Kundera, un «courage cervantesque» pour oser les mettre en pièces. L'enjeu n'est pas mince: il s'agit, ni plus ni moins, de définir ce qu'est un roman. Car Kundera a l'ambition des grands: il ne se contentera pas de répéter ce qui fut écrit mais aspire - comme tout authentique écrivain - à quelque chose de profondément différent.

Avec un joyeux enthousiasme, il insiste sur le rôle de la composition (que l'on ne saurait réduire au simple savoir-faire technique), sur l'esclavage de la «story», sur l'indispensable transformation de la forme: «Dans l'art du roman, pose-t-il en préambule, les découvertes existentielles et la transformation de la forme sont inséparables.» Mais l'essentiel est dans son plaidoyer, audacieux et lucide, en faveur d'une «littérature mondiale». L'idée n'est pas nouvelle. Goethe, déjà, appelait de ses vœux, dans un texte prophétique et crépusculaire, l'avènement de cette Weltliteratur: «La littérature nationale ne représente plus grand-chose aujourd'hui, notait, il y a plus de deux cents ans, le poète allemand. Nous entrons dans l'ère de la littérature mondiale et il appartient à chacun de nous d'accélérer cette évolution.» Mais le «testament» de Goethe fut trahi. Reprenant le flambeau goethéen, l'ancien dissident tchèque démontre que l'on ne peut désormais apprécier la nouveauté d'un roman que dans ce qu'il nomme un «grand contexte». Il pourfend ainsi ce provincialisme de l'esprit qui ne juge la littérature qu'en fonction de sa nationalité. Comme si Proust était français et Joyce irlandais! Comme si l'écho social au sein d'une nation valait davantage que l'importance d'une œuvre dans l'Histoire des lettres! Ce repli nationaliste n'est pas seulement préjudiciable à l'art du roman, il est - à l'heure de l'Europe - parfaitement anachronique.

Contre la «morale de l'archive» qui prévaut actuellement et suggère de tout conserver d'un écrivain (de sa correspondance à ses brouillons) pour juger de son œuvre, Kundera propose une «morale de l'essentiel». «La lecture est longue, la vie est courte», écrit-il avant d'expliquer son refus d'accorder tout entretien (que ce soit à un journaliste ou à un lecteur): «Ce que l'auteur a créé n'appartient ni à son papa, ni à sa maman, ni à sa nation, ni à l'humanité, cela n'appartient qu'à lui-même, il peut le publier quand il veut et s'il le veut, il peut le changer, le corriger, l'allonger, le raccourcir, le jeter dans la cuvette et tirer la chasse d'eau sans avoir le moindre devoir de s'en expliquer à qui que ce soit.» C'est vrai. C'est dommage, mais c'est vrai.

Kundera n'analyse pas en professeur, avec la froide distance de l'érudit ou l'arrogance doctrinaire de l'expert: il exulte, s'emporte, s'enflamme, constelle son texte de points d'exclamation et de parenthèses. On retrouve, intacte, la capacité d'étonnement de celui qui sut si parfaitement intégrer la réflexion dans ses romans. Et comme il n'est de solide pensée qu'autobiographique, Kundera parle de ses lectures, mais aussi de son pays kidnappé, «sa» Bohême.

Cet essai est un bréviaire, constellé de pépites. Pourquoi écrit-on des romans? Pour «aller dans l'âme des choses», répondait Flaubert. Pour échapper au pouvoir de l'oubli, rétorque Kundera. Le roman est «un indestructible château de l'inoubliable». Quelle belle définition! Elle esquisse le projet de Kundera: écrire une théorie de la densité de la vie en même temps qu'une théorie de l'art romanesque. Il y parvient avec une incroyable fraîcheur. Et apporte la preuve que le roman et la vie, au fond, ne sont peut-être qu'une seule et même chose."

Je met donc "Le Rideau sur ma liste de (nombreux) livres a acquérir et lire prochainement!
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